Plus de la moitié des demandeurs d’emploi ne se disent pas prêts à déménager pour un emploi. La plupart demeurent attachés à leur région. Explications.
Une étude publiée par Les Echos met en lumière une nouvelle problématique concernant les chômeurs : le manque de mobilité professionnelle des demandeurs d’emploi. En effet, un sondage CSA publié dans le cadre du colloque «Emploi et territoires» organisé par le COE (Conseil d’orientation de l’emploi) montre que 55% des demandeurs d’emploi ne sont pas prêts à déménager pour trouver un travail ou pour décrocher un meilleur emploi.
Première motivation : ne pas s’éloigner de sa famille
L’une des premières raisons mis en cause par les demandeurs d’emploi est le refus de s’éloigner de sa famille pour 45% des sondés. On retrouve par la suite un déménagement qui pourrait être coûteux puis l’attachement personnel à un territoire, l’inquiétude pour l’insertion professionnelle d’un conjoint dans une nouvelle région (22%) ou encore la crainte de ne pas trouver un cadre de vie (services publics, offre culturelle…) aussi agréable (21%).
Selon Olivier Cousin, sociologue spécialiste du marché du travail : «On voit qu’il y a un coût symbolique fort à déménager, à quitter sa région et sa famille. Les personnes concernées le feraient plus volontiers si cette stratégie apportait des garanties sur le marché de l’emploi. Or, même en quittant votre région, vous n’avez pas de réelles certitudes dans la durée. Cela n’incite pas à la mobilité. En effet, à cause de ce contexte difficile, elle ne sera pas vue comme une stratégie forcément gagnante».
Toutefois, les demandeurs d’emploi semblent quand même ouverts à faire des sacrifices pour améliorer leur situation de travail : 46% se disent prêts à changer de métier quand 43% sont prêts à accepter un temps partiel si ça peut leur permettre de trouver du travail.